Le marché des récupérateurs d’eau est en pleine expansion. Avec la multiplication des épisodes de sécheresse, utiliser l’eau potable pour l’arrosage du potager n’est tout simplement plus soutenable, et bien souvent interdit par de plus en plus de communes.Installer un récupérateur d’eau s’avère donc la solution idéale pour stocker les eaux pluviales, faire baisser la facture d’eau et contribuer à préserver les ressources.
Avec la demande, le nombre de modèles vendus en jardinerie et sur Internet a littéralement explosé. Vous aurez désormais le choix entre des dizaines de modèles, de toutes les tailles et à tous les prix. Comment alors s’y retrouver et acheter le récupérateur d’eau de pluie le mieux adapté à vos besoins ?
Avantages et inconvénients des récupérateurs d’eau de pluie
La récupération et le stockage des eaux de pluie offrent de précieux avantages en substitut de l’eau du réseau domestique. Bref rappel des avantages et des inconvénients de posséder un récupérateur d’eau pluviale.
Avantages des récupérateurs d’eau
- Économies sur votre facture d’eau : l’eau de pluie est disponible à tous et gratuite. Votre toit est une zone de captage naturelle parfaite.
- Une eau de meilleure qualité pour les plantes : l’eau de pluie est douce (non calcaire), non chlorée et son pH est légèrement acide, c’est la meilleure eau possible pour l’arrosage du potager. Contrairement à l’eau du robinet, parfois trop froide, l’eau du récupérateur est tempérée et évite les chocs thermiques au niveau des racines.
- Préservation des ressources en eau : bien que plus rare, l’eau de pluie reste une ressource en abondance et renouvelable, qui n’épuise donc pas les réserves phréatiques.
- Permet de s’affranchir des restrictions d’arrosage en cas de sécheresse.
- Outil pédagogique : La récupération de l’eau de pluie peut être un excellent outil pédagogique pour amener les plus jeunes à commencer à économiser l’eau au jardin et à la maison.
- Économies pour votre commune : La réduction de la consommation d’eau sur votre commune réduit la quantité d’eau traitée et pompée. De quoi faire quelques économies non négligeables. Pas suffisamment toutefois pour réduire le coût du service de gestion de l’eau et votre facture. (Pour aller plus loin : https://economie.eaufrance.fr/tarification-de-leau)
- Aucune réglementation : Contrairement à un usage domestique (pour faire la vaisselle, laver votre linge…), l’installation et l’utilisation d’un récupérateur d’eau ne nécessite aucun permis et ne souffre d’aucune restriction pour l’arrosage de votre jardin. (En savoir plus sur la réglementation : https://sante.gouv.fr/sante-et-environnement/eaux/article/usage-domestique-d-eau-de-pluie)
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Inconvénients des récupérateurs d’eau
- Un récupérateur nécessite un entretien régulier pour éviter les dépôts ou le développement d’algues.
- Peut nécessiter des compétences techniques : Une petite cuve de stockage n’a rien de très compliqué. En revanche, si vous disposez d’un grand jardin, la mise en place d’un système d’arrosage élaboré peut s’avérer complexe.
- Les précipitations peuvent être aléatoires : La quantité d’eau peut s’avérer très variable selon les régions et d’une année à l’autre.
- Limites de stockage : Un simple récupérateur d’eau se remplit plus vite qu’on ne le pense. Selon la surface de votre toit, un gros orage peut remplir un récupérateur de 250 litres en quelques minutes, ce qui représente tout de même le volume moyen d’une baignoire !
- Pollution éventuelle : En plus d’être non potable, l’eau de pluie peut être polluée. Ce risque de pollution vient surtout du toit et a pour origine les déjections d’oiseaux, les poussières d’échappements, et le toit lui-même selon son matériau. Par précaution, évitez d’arroser le feuillage des légumes-feuille et veillez à bien nettoyer vos récoltes avant de les consommer.

Quelle taille de récupérateur d’eau ? (capacité)
La taille et le nombre de récupérateurs d’eau qu’il vous faudra va essentiellement dépendre de deux facteurs :
- Les besoins en eau de votre potager
- La quantité d’eau de pluie que vous pourrez récupérer
1) Estimer les besoins en eau de votre potager
Il ne pleut généralement pas assez pour couvrir tous les besoins en eau d’un potager de bonne taille. Afin de déterminer clairement la quantité d’eau nécessaire à l’arrosage de votre jardin, vous devez prendre en compte un certain nombre de facteurs.
- La quantité de précipitations. Il peut être utile de mesurer combien de pluie est tombée à l’aide d’un pluviomètre. Consultez aussi chaque jour la météo prévue les jours à venir pour éviter d’arroser inutilement et d’épuiser les réserves de votre récupérateur.
- La taille du jardin et le nombre de plantes : Bien entendu, un grand jardin a besoin de plus d’eau qu’un petit. Sachez qu’un pied de tomate aura par exemple besoin d’environ 2 litres d’eau toutes les 48 heures. Pour une dizaine de pieds cela équivaut tout de même à 300 litres chaque mois. Un simple récupérateur de 250 litres sera insuffisant.
- La nature du sol :
Les types de sols influencent la capacité à retenir l’eau. On distingue généralement trois grands types de sols classés selon leur granulométrie :
– Les sols sableux sont essentiellement constitués de grains de sable. En raison de leur nature légère et très pauvre en matière organique, le sol sableux est très perméable, meuble, et retient très mal l’eau. Il devra être très fréquemment arrosé.
– Les sols limoneux contiennent entre 0 et 10% d’argile et sont très perméables à l’eau. Leur texture moyenne retient modérément l’eau, sans problème de drainage.
– Les sols argileux contiennent des particules très fines qui s’agglomèrent facilement entre elles. Les sols riches en argile sont souvent lourds et peuvent absorber beaucoup d’eau au risque parfois de noyer les racines des plantes.
Attention, un sol n’est jamais 100% sableux, ni 100% argileux. La plupart des sols contiennent les trois tailles de particules – sable, limon et argile – en différentes proportions.
Pour augmenter la capacité de la terre à retenir l’eau, augmentez sa teneur en matière organique. À défaut, il vous faudra un récupérateur assez grand pour pallier le manque de rétention naturelle du sol. - Le mode de culture : Le mode de culture influence beaucoup la dépendance des plantations à l’arrosage artificiel. Les cultures en pleine terre sont généralement capables d’aller chercher l’eau en profondeur, à l’inverse des cultures en pot qui faute d’espace et en absence de profondeur de sol devront être souvent arrosées. De même, si vous cultivez sous serre, vos plantes ne seront pas soumises aux précipitations et dépendront à 100% de l’arrosage que vous leur fournirez. Il vous faudra alors un récupérateur capable d’irriguer à lui seul l’ensemble de vos cultures sous abri.
- Les variétés cultivées : Certaines variétés ont besoin d’être plus arrosées.
– Les légumes-fruits sont les plus gourmands en eau : tomates, courgettes, melons, concombre, aubergine… Ils nécessitent un gros arrosage peu fréquent car leurs profondes racines leur permettent d’aller puiser l’eau loin en sous-sol. Votre réserve en eau devra être importante.
– Les légumes-feuilles, comme la laitue, perdent beaucoup d’eau par évapotranspiration du fait de leur grande surface foliaire. Ils possèdent également des racines courtes, incapables d’aller capter l’eau en profondeur qui oblige à les arroser fréquemment.
– Les légumes-racines ont surtout besoin d’un arrosage régulier : le manque d’eau chez la carotte entraînera par exemple l’éclatement, tandis que le radis deviendra creux et piquant. - Le stade de développement des plantes : Le sol doit rester humide après la période de semis et le besoin en eau ira en augmentant au fur et à mesure que la plante se développe, pour ensuite doubler pendant la phase de grossissement des fruits ou des tubercules. Le besoin en eau stagne ensuite puis décroît pendant le murissement. Votre récupérateur devra être suffisamment remplis lorsque vos culture en auront le plus besoin.
Bon à savoir : À des températures inférieures à 20 degrés, environ 1 à 2 litres d’eau s’évaporent par mètre carré et par jour. À des températures supérieures à 30 degrés, cette quantité quadruple pour s’élever à environ 4 à 8 litres.
2) Calculer la quantité d’eau de pluie récupérable
La quantité d’eau de pluie récupérable pourra être calculée en prenant en compte deux facteurs : votre surface de toiture d’une part, et la pluviométrie moyenne de votre région d’autre part. À ces deux facteurs, vous ajouterez un coefficient de déperdition, destiné à corriger les pertes d’eau durant son parcours jusqu’au réservoir de stockage.
Potentiel d’eau récupérable = surface de toiture x pluviométrie x coefficient de déperdition
Commencez par déterminer la surface de toit dont vous disposez
Cette surface ne tient pas compte de l’inclinaison du toit et équivaut à la surface projetée au sol. Certains services en ligne permettent d’estimer cette surface à partir d’images satellites. Citons le site Internet https://www.geoportail.gouv.fr/carte.
Ce service gratuit fourni par le gouvernement permet de mesurer approximativement votre surface de toit :
Indépendamment de la surface, sachez que certains facteurs limiteront le volume d’eau que votre toit pourra récupérer. L’inclinaison du toit ou son orientation par rapport aux pluies auront par exemple une influence sur la quantité d’eau recueillie. L’un des côtés de la toiture sera sans doute plus exposé que l’autre, a fortiori si la pluie est accompagnée de vent. Le matériau qui recouvre le toit aura également un impact sur le ruissellement et la quantité de pluie récupérable.
Coefficient de perte
Un toit ne permet pas de recueillir la totalité de l’eau qui tombe à sa surface. Son degré d’inclinaison influencera le ruissèlement : un toit plat ne permettra pas d’évacuer toute l’eau tombée. D’autre part, chaque matériau de couverture possède sa propre porosité. Des tuiles seront légèrement plus poreuses que des ardoises, mais beaucoup moins que de simples planches de bois sur un cabanon de jardin.
Au final, entre l’inclinaison et la nature du toit, seule une certaine quantité d’eau pourra être récupérée par ruissellement, entre 60 et 90%, il s’agit du coefficient de perte ou coefficient de déperdition.
Coefficient de déperdition selon le type de toit :
- Toit en ardoises ou en tuiles : 0,9
- Toit plat : 0,6
Déterminer la pluviométrie moyenne de votre région
La pluviométrie moyenne s’exprime en millimètres et dépend essentiellement du climat de votre région. Vous pourrez avoir une idée de la quantité de pluie que reçoit votre commune en vous rendant sur le site https://fr.climate-data.org, cette base de données fournit toutes les normales climatiques mois par mois sur la dernière période de référence (1991 à 2021) : température moyenne, pluviométrie, nombre de jours de pluie…

Pour la démonstration, nous avons renseigné deux villes géographiquement opposées : Brest et Marseille. Les données nous apprennent qu’il tombe chaque année 941 mm de pluie à Brest, contre seulement 602 mm à Marseille, soit un écart de 30%.
Mais le plus intéressant est la différence de répartition des pluies d’une ville à l’autre au cours de l’année. Alors qu’il pleut sensiblement la même quantité au mois d’avril (73 mm à Brest contre 60 mm à Marseille), la ville Bretonne reçoit 3 fois plus de pluie en juin et 5 fois plus en juillet (52 mm contre 10 mm). La fin du printemps et le début de l’été est donc une période particulièrement sèche dans le sud, au moment précis où les plantes ont le plus besoin d’eau.


Exemple de calcul de récupération d’eau de pluie
Une fois que vous disposez de ces 3 données (pluviométrie, surface de toit et coefficient de déperdition), il suffit de les multiplier entre elles.
À titre d’exemple, reprenons l’exemple de Brest et Marseille avec deux habitations présentant une même surface de toit de 100 m² :
Période de mai / juin
Brest : 100 x 118 x 0,9 = 10620 litres
Marseille : 100 x 63 x 0,9 = 5670 litres
Période de juillet / août
Brest : 100 x 110 x 0,9 = 9900 litres
Marseille : 100 x 24 x 0,9 = 2160 litres
Il sera donc possible de recueillir deux fois plus d’eau de pluie en mai/juin à Brest qu’à Marseille, et près de cinq fois plus au cœur de l’été en juillet/août. Sans une gestion rigoureuse des arrosages, une récupération pratiquée tôt dans la saison, ou l’acquisition de plusieurs grands réservoirs, il sera donc difficile aux jardiniers marseillais de continuer d’arroser un grand jardin sans risquer de manquer d’eau.
Les types de récupérateurs d’eau de pluie
Vous trouverez des récupérateurs du plus simple au plus perfectionné.
Les récupérateurs d’eau hors-sol (aériens) :
1) Les réservoirs de récupération (poubelle, baril…)
Très facile à mettre en œuvre, ce type de récupérateur d’eau rudimentaire est très bon marché. En revanche, vous devrez l’adapter à votre installation, insérer éventuellement un robinet à bonne hauteur et faire en sorte que votre réservoir ne déborde pas en cas de trop-plein. Vous risquez sinon d’avoir de mauvaises surprises (inondation, présence de moustiques, animaux noyés…).

Bon à savoir : Veillez à installer votre récupérateur sur un sol plat et capable de supporter plusieurs centaines de kilos. Par précaution, certains jardiniers n’hésitent pas à fixer leur cuve à un mur de façon à éviter tout accident.
2) Les récupérateurs d’eau grand public
C’est dans cette gamme de récupérateurs que vous trouverez le plus large choix. De formes très variées, ils sont le plus souvent en bois ou en matière plastique et arborent souvent des finitions qui imitent l’osier, le rotin, le bois ou la brique. Certains combinent une partie récupérateur avec une zone de plantation type jardinière.
Avantages :
- Ces récupérateurs d’eau de pluie sont peu encombrants et conçus pour s’adapter à n’importe quelle gouttière.
- Leur design épuré permet d’économiser de l’espace et de créer une apparence soignée.
- Il n’est pas nécessaire de modifier le tuyau de descente de gouttière pour l’adapter au tonneau de pluie.


Bon à savoir : Vérifiez l’emplacement du robinet avant d’acheter ! S’il est disposé trop bas, vous ne pourrez pas y glisser un arrosoir et devrez trouver un moyen de surélever votre réservoir d’eau. Certains modèles sont livrés avec un socle.
3) Les récupérateurs d’eau pliables
Ces réservoirs d’eau sont légers et faciles à ranger.
- Il se replient et se rangent lorsqu’ils ne sont pas utilisés, comme l’hiver
- Faciles à déplacer d’un endroit à l’autre du jardin
- Matériau : Bâche en PVC

4) Cuves IBC
Les réservoirs IBC (pour Intermediate Bulk Container) sont des récupérateurs d’eau qui se présentent sous la forme d’un cube de polyéthylène enchâssé dans une cage en acier galvanisé. Il permettent de stocker 1000 litres d’eau (1m3). La vanne de vidange est disposée au pied du réservoir, ce qui vous obligera à surélever celui-ci pour pouvoir y glisser un arrosoir.
L’ouverture est généralement logée sur le dessus, son diamètre de 150 mm permet d’y raccorder votre descente de gouttière.
Il est aussi possible de raccorder plusieurs IBC entre eux de façon à démultiplier votre capacité de stockage en eaux pluviales.



Bon à savoir : Si vous reliez deux récupérateurs entre eux, vérifiez que le diamètre du tuyau de connexion d’eau est suffisamment large, au minimum 32 mm, de façon à permettre le bon remplissage de votre seconde cuve. En cas de gros orage, le niveau d’eau pourrait monter plus rapidement que vous ne le pensez.
5) Citernes souples
Les citernes souples, du même type que celles utilisées par les agriculteurs ou les pompiers, sont rarement employées par des particuliers. Malgré tout, si vous disposez d’un grand jardin, ce type de récupérateur d’eau géant offre l’avantage de disposer d’une grande capacité de stockage.

Les récupérateurs d’eau enterrés :

Questions fréquentes sur les récupérateurs d’eau
L’eau de votre récupérateur peut sans problème se conserver 6 mois à plus d’un an selon la qualité de l’eau et l’emplacement du réservoir. Pour éviter le développement d’algues, veiller à abriter la cuve du soleil et empêchez au maximum toute entrée de résidus polluants.
En général, il est conseillé de placer le récupérateur d’eau de pluie à proximité de la maison, sur un sol plat et stable. Attention toutefois au risque de débordement à proximité directe des murs de votre habitation. Il est également possible de le placer dans le jardin, à condition de choisir un emplacement à l’ombre.
Il existe plusieurs modes d’arrosage possibles avec un récupérateur d’eau de pluie :
– Arrosage manuel : vous pouvez arroser votre jardin à la main, en utilisant un arrosoir ou un tuyau d’arrosage à condition d’avoir suffisamment surélevé votre récupérateur et d’utiliser un tuyau pas trop long.
– Arrosage automatique : vous pouvez installer un système d’arrosage automatique type goutte à goutte pour arroser votre jardin. Pour cela, vous devrez toutefois soit surélever votre récupérateur, soit utiliser une pompe électrique (il existe des modèles solaires suffisamment puissants pour arroser potagers et pelouses)
Pour avoir de la pression à la sortie d’un récupérateur d’eau, il faut soit utiliser une pompe, soit installer le récupérateur en hauteur. Surélever la cuve d’un mètre permet d’augmenter la pression de 0,1 bar, une cuve installée à 2 mètres permettra une pression de 0,2 et ainsi de suite.
La meilleure façon d’éviter les moustiques est de couvrir votre récupérateur d’eau. Vous pouvez pour cela utiliser un couvercle, une moustiquaire ou une crépine.
