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Jardin écologique : techniques de jardinage naturel et durable

jardin écologique : jardiner de façon plus respectueuse de l'environnement

par Antoine de France Serres

Le

- Mis à jour le

En suivant quelques règles d’écojardinage, il est possible de créer un jardin à la fois plus sain, plus beau et plus durable, où cohabitent en harmonie les plantes et les animaux. Produits naturels, biodiversité, gestes écoresponsables… retrouvez dans cet article tous les conseils pratiques pour jardiner dans le respect de l’environnement.

Réchauffement climatique, pollution des sols, disparition des espèces… nous sommes aujourd’hui à un tournant en matière d’environnement. Rien qu’en termes de biodiversité, 16,7% des espèces sont menacées d’extinction en France d’après une récente étude de l’UICN1. Et tous les groupes sont concernés : les plantes comme les animaux.

Et si les jardins étaient l’une des solutions face à cette crise ? Avec quelques dix-sept millions de jardiniers (les jardins couvrent en effet près d’un million d’hectares, soit 2% du territoire Français), nous pouvons tous activement préserver notre environnement.

Mises bout à bout, toutes les actions écologiques menées au jardin peuvent donc avoir un réel impact. En adoptant quelques méthodes de jardinage respectueuses de la nature, comme celles que nous présentons dans cet article, chaque détenteur de potager, de jardin ou même d’un simple balcon, peut faire de son espace vert un véritable refuge pour la biodiversité.

Qu’est-ce qu’un jardin écologique ?

En résumant, nous pouvons agir sur trois leviers pour rendre le jardinage plus écoresponsable :

  1. Tendre vers un jardin naturel, c’est-à-dire un jardin qui n’utilise pas de pesticides ni engrais de synthèse et privilégie la prévention et les solutions alternatives.
  2. Rendre le jardin plus accueillant pour la nature et plus riche en biodiversité, qu’il s’agisse là encore d’espèces animales ou de plantes sauvages.
  3. Garantir un jardin durable y compris en matière d’outillage et d’aménagement, où rien n’est gaspillé et où l’on ne contribue pas à la pollution (ni ici ni ailleurs).

1) Un jardin au naturel

Depuis son instauration le 1er janvier 2019, la loi Labbé interdit aux jardiniers d’acheter, de détenir et d’utiliser des pesticides d’origine chimique (insecticides, fongicides, herbicides, acaricides et produits antimousses).

Ces derniers causent en effet de nombreux problèmes :

  • Leur action n’est pas ciblée et donc pas suffisamment sélective, les pesticides chimiques tuant sans distinction les « mauvaises » herbes comme les auxiliaires, ils contribuent à l’érosion de la diversité.
  • Ils occasionnent des problèmes de santé en cas de mauvaise utilisation.
  • Ils tuent les vers de terre et les autres êtres vivants qui contribuent à l’enrichissement du sol.
  • Ils polluent les nappes phréatiques en se répandant dans le milieu naturel.

Pour les particuliers, seuls sont désormais autorisés à la vente les produits qui entrent dans l’une des deux catégories suivantes :

  1. Les produits de biocontrôle qui portent la mention EAJ (Emploi Autorisé dans les Jardins)
  2. Les « substances de base »

Les traitements alternatifs aux pesticides

1) Les produits de biocontrôle qui portent la mention EAJ (Emploi Autorisé dans les Jardins)

Ces produits de biocontrôle utilisent des mécanismes naturels pour protéger les plantes contre les attaques de ravageurs, les maladies et les mauvaises herbes. Cela ne signifie pas pour autant qu’ils sont inoffensifs. D’ailleurs les jardiniers amateurs ne peuvent acheter que ceux qui portent la mention « EAJ » (emploi autorisé dans les jardins), c’est à dire les moins dangereux, les autres étant réservés aux agriculteurs professionnels.
Il existe quatre types de produits de biocontrôle, certains bio, bien que ce ne soit pas une obligation.

Les substances naturelles

Les substances naturelles sont d’origine minérale ou issues d’organismes vivants (végétaux, animaux, microbes…).

BON À SAVOIR : Ne mélangez jamais de l’eau de javel avec du vinaigre blanc

Depuis l’interdiction des pesticides au Jardin en 2019, l’Anses a relevé une forte augmentation des cas d’intoxication au chlore gazeux. Ce gaz toxique, irritant et parfois mortel à fortes concentrations se créé par réaction chimique lorsque l’on mélange du vinaigre avec de l’eau de Javel. De manière générale, ne mélangez jamais deux produits ménagers sans avoir vérifié au préalable qu’ils sont compatibles.

Les médiateurs chimiques

Les médiateurs chimiques regroupent les phéromones et les autres molécules qui attirent ou ont une action répulsive sur les insectes. Les phéromones sont les substances chimiques émises par les insectes pour communiquer. Ils agissent de deux manières :

  • Confusion sexuelle : utilisation de phéromones en grande quantité pour désorienter les mâles et leur empêcher de trouver les femelles à féconder
  • Piégeage sexuel : utilisation de phéromones pour capturer et/ou tuer les insectes

Attention aux pièges collants qui peuvent capturer des auxiliaires.

Piège à phéromones anti-insectes au jardin
Piège à phéromones anti-insectes
Les micro-organismes 

Les micro-organismes regroupent les virus, les champignons et les bactéries non pathogènes. Leur action peut viser les bioagresseurs eux-mêmes ou permet de renforcer les défenses naturelles des plantes contre ces agresseurs (on parle alors d’éliciteurs).

Les macro-organismes

Les macro-organismes regroupent les auxiliaires comme les insectes, les nématodes, les acariens, les oiseaux, les chauves-souris… Ils agissent sur le mode de la prédation ou du parasitisme.

Le saviez-vous : toutes les coccinelles ne mangent pas de pucerons

Plusieurs espèces de coccinelles se nourrissent de champignons comme l’oïdium, on les appelle les coccinelles mycophages. Elles constituent un groupe important dans la famille des Coccinellidae, avec plus de 400 espèces réparties dans le monde entier. Leurs larves se nourrissent également de champignons. Parmi les coccinelles mycophages les plus communes en Europe, on trouve la coccinelle à 12 points, la coccinelle à 22 points et la coccinelle à 16 points.

Coccinelle mycophage (Psyllobora vigintiduopunctata)
Coccinelle mycophage (Psyllobora vigintiduopunctata)

Attention à la coccinelle asiatique

N’achetez jamais de coccinelle asiatique Harmonia axyridis. Cette espèce est nuisible pour les cultures et les coccinelles indigènes qu’elle tend à remplacer. Son éradication totale étant impossible, la meilleure lutte reste la sensibilisation. N’hésitez pas à en parler avec vos voisins jardiniers.

Coccinelle asiatique (Harmonia axyridis)
La Coccinelle asiatique (Harmonia axyridis) est une variété invasive

2) Les substances de base

Les substances de bases sont des produits dits « à faible risque » qui peuvent avoir une certaine efficacité en tant qu’insecticide, fongicide, herbicide ou éliciteur (un éliciteur désigne une substance qui stimule les mécanismes de défense naturels des plantes pour leur permettre de mieux résister aux maladies).

  • Prêle (utilisée en purin)
  • Lait de vache
  • Magnésie
  • Bière

Voir la liste complète des substances de base sur l’ITAB (Institut Technique de l’Agriculture Biologique)

(Cette liste ne présente que les substances reconnues par la réglementation et autorisées à la vente. D’autres substances comme le purin de consoude ou les décoctions d’ail sont vantées par les jardiniers mais leur efficacité n’a pas encore été démontrée ce qui fait qu’elles ne sont officiellement reconnues.)

La prophylaxie : agir en amont pour réduire ou se passer de traitements

Les pesticides même naturels restent des pesticides. Ils sont rarement sélectifs et privent de nourriture certains auxiliaires qui se nourrissent et dépendent des insectes nuisibles sur vos cultures. En d’autres termes, plus vous traitez, plus vous affaiblissez les auxiliaires et plus vous augmentez le problème en créant un déséquilibre écologique supplémentaire.

Plutôt que de lutter contre les maladies et les agresseurs une fois qu’ils sont présents, le mieux est donc de chercher à prévenir leur apparition. Pour se faire, il suffit de revenir à des méthodes de jardinage au naturel, plus respectueuses de l’environnement. La prévention et la prophylaxie restent de loin le meilleur moyen de se prémunir contre les bio-agresseurs et les maladies.

Vous ne souhaitez pas vous passer de traitements ? Gardez à l’esprit que les produits de biocontrôle et les produits à « faibles risques » évoqués précédemment seront d’autant plus efficaces si les bonnes pratiques culturales suivantes sont respectées.

Les bonnes plantes au bon endroit

Choisir des variétés de plantes locales

Les plantes locales (dites sauvages ou indigènes) sont parfaitement adaptées au climat de votre région et au sol de votre jardin. Généralement plus robustes, elles sont aussi plus aptes à faire face aux maladies et résisteront mieux aux ravageurs.

En plus de leur meilleure acclimatation, les variétés indigènes sont souvent plus accueillantes pour la faune locale comme les abeilles et les papillons. Elles enrichiront davantage la biodiversité de votre jardin.

Veillez aussi à planter des variétés vivaces, capables de refleurir chaque année sans entretien : muguet, lavande, primevère, etc.

La marque « Végétal local » pour ne pas se tromper

Créée en 2015, la marque « Végétal local »2 permet de reconnaître au moyen d’un simple label les végétaux sauvages et indigènes en jardinerie. En plus d’être parfaitement adaptés au climat local, ces semences et ces plantes labellisées sont issues de collectes raisonnées en milieu naturel. Elles contribuent à la préservation de la biodiversité et de la flore locale.

Le label "végétal local" permet de repérer les plantes locales
Label « Végétal local »
Miser sur la diversité

Augmenter la diversité d’espèces végétales dans votre jardin permet d’attirer davantage d’auxiliaires (insectes, oiseaux et autres animaux) que si vous aviez peu de variétés. En plus de contribuer à un plus grand équilibre écologique, cette diversité aide les plantes à se défendre mutuellement contre les insectes ravageurs et certaines maladies.

Éviter les espèces invasives

Bien qu’elles puissent être très attrayantes, certaines espèces invasives (pas toujours exotiques) peuvent causer d’énormes dégâts chez vous et dans le milieu naturel lorsqu’elles s’échappent du jardin.

Premièrement, ces espèces peuvent rapidement proliférer et menacer la biodiversité locale en étouffant les plantes indigènes jusqu’à les faire disparaître. C’est le cas de Buddleia de David, un arbuste ornemental à fleurs violettes qui attire les papillons mais peut devenir envahissant et menacer la biodiversité locale. D’autant que les abeilles sont incapables de le butiner. Autre exemple : la griffe de sorcière, une plante succulente rampante qui colonise désormais de larges zones côtières de Bretagne et de Corse.

Deuxièmement, les espèces invasives peuvent causer des dommages importants aux infrastructures et peuvent envahir les murs en occasionnant de gros dégâts et causer des coûts de réparation conséquents.

Enfin, certaines espèces invasives peuvent être nuisibles pour la santé. C’est le cas de l’ambroisie, une plante invasive originaire d’Amérique du Nord, qui est devenue une menace pour la santé publique en Europe. Son pollen est extrêmement allergisant et peut provoquer des symptômes respiratoires graves chez les personnes sensibles.

Si vous constatez la présence de plantes invasives, éliminez-les en les arrachant méticuleusement. Jetez-les ensuite à la déchèterie en prenant soin de correctement les emballer dans un sac pour éviter tout risque de dispersion dans la nature. Ne cherchez pas à les composter car les graines pourraient survivre et se propager.

Le Buddleia de David est une plante invasive
Buddleia de David (arbre aux papillons)
La griffe de sorcière est une espèce invasive
Griffe de sorcière
Laisser quelques « mauvaises herbes » s’installer

Les herbes folles et les variétés couramment qualifiées de « mauvaises herbes » (adventices) sont parfaitement adaptées à leur milieu. Leurs bénéfices sont nombreux :

  • Mellifères, de nombreuses plantes jugées « indésirables » sont une source de nectar et de pollen essentielle à de nombreux pollinisateurs
  • Elles sont utiles pour la faune, comme la mousse qui sert aux oiseaux à rendre leur nid plus douillet (si vous tenez absolument à retirer la mousse de votre gazon, laissez-en un peu séchée par terre pour les oiseaux)
  • Elles sont une source de nourriture : de nombreuses mauvaises herbes sont des « plantes hôtes » qui hébergent et servent de nourriture à des insectes, en particulier des chenilles. C’est le cas de l’ortie qui est la plante hôte de la chenille du papillon paon de jour. Cette dernière sert elle-même de nourriture à certains oiseaux. C’est aussi le cas de la ronce, qui est l’une des plante-hôte du phasme.
  • Elles servent de refuge pour les animaux (reptiles, amphibiens…)
  • Elles peuvent servir à la fabrication de produits naturels (purins, paillage…)
  • Elles améliorent la santé du sol en le protégeant de l’érosion et en permettant de l’aérer en profondeur. Certaines variétés comme le trèfle sont de bons engrais verts, elles parviennent à fixer l’azote et sont une source de nutriments importante.
Chenille du papillon Paon de Jour sur une feuille d'ortie
Chenille du papillon Paon de Jour sur une feuille ortie
Phasme sur une ronce dans un jardin
Phasme sur une branche de ronce

Ne les supprimez pas systématiquement, elles attireront de nombreux insectes qui avaient peut-être disparu de votre jardin et contribueront à reconstituer tout un écosystème. Par exemple, le pissenlit, ou Dent-de-lion, souvent considéré comme une mauvaise herbe, est en réalité un précieux atout pour le jardin. En plus d’être comestible (ses feuilles agrémenteront à merveille une salade), ces profondes racines favorisent un bon drainage et permettent d’ameublir le sol.
C’est surtout une exceptionnelle source de pollen et de nectar pour les abeilles, les bourdons et de nombreux autres insectes pollinisateurs dans une période de l’année où les fleurs ne sont pas encore très abondantes.

Éviter les débroussailleuses à fil

Les débroussailleuses à fil sont bien pratiques pour couper rapidement les herbes qui vous gênent. Mais elles ont un inconvénient : le fil nylon se coupe très fréquemment et vient polluer le jardin. Or ce nylon mettra plusieurs centaines d’années pour se dégrader, en générant au passage des microplastiques que vous ou quelqu’un d’autre risquez d’ingérer sans vous en apercevoir.

La débroussailleuse peut polluer le jardin
Les fils de débroussailleuse peuvent polluer le jardin

Se passer totalement de traitements

Les « biopesticides » naturels vus au paragraphe précédents restent des pesticides, le mieux reste encore de se passer de ce genre de traitements.

L’entretien manuel / la lutte mécanique

L’entretien manuel régulier est la solution la plus écologique pour désherber. Mais n’utilisez pas n’importe quels outils : certains sont plus respectueux de la faune du sol. Sachez par exemple que l’utilisation d’un motoculteur anéantit plus de 70% des vers de terre. Ces derniers pourraient mettre jusqu’à 4 à 5 ans avant de retrouver leur population d’origine.

Installer des filets anti-insectes

Les filets anti-insectes peuvent être installés rapidement et facilement sur des cultures en pleine terre ou sous serre. Ils sont réutilisables pendant plusieurs saisons et constituent une alternative écologique aux pesticides chimiques. Seuls bémols : ils sont souvent en plastique et empêchent les insectes pollinisateurs d’accéder aux fleurs. Réservez-les aux salades et autres légumes-feuilles.

Filet anti-insectes dans un potager
Filet anti-insectes
Filet anti-insectes individuel sur un fruit
Filet anti-insectes individuel

Miser sur les plantes compagnes

Certaines associations de plantes permettent de se passer presque complètement de pesticides. Ces plantes compagnes interviennent de deux façons :

En repoussant les insectes nuisibles grâce à des odeurs ou des substances chimiques.
  • Tanaisie : Repousse les mouches blanches, mouches des semis, mouches du chou, pucerons, fourmis…
  • Œillets d’Inde: Repoussent les pucerons, les thrips et les nématodes.
  • Lavande: Repousse les mouches blanches et les altises.
  • Menthe: Repousse les fourmis et les pucerons.
  • Basilic: Repousse les mouches blanches et les moustiques.
  • Citronnelle : Repousse les moustiques, les mouches et les moucherons.
  • Géranium : Repousse les moustiques, les mouches et les papillons de nuit.
En attirant les insectes prédateurs naturels des insectes nuisibles, comme les coccinelles et les syrphes. On parle alors de plantes hôtes.
  • Capucines: Attirent les pucerons, qui servent de nourriture aux coccinelles.
  • Orties : Attirent les pucerons, qui servent de nourriture aux coccinelles.
  • Achillée millefeuille : Attire les syrphes, les coccinelles et les chrysopes.
  • Coriandre : Attire les punaises prédatrices et les guêpes parasitoïdes.
  • Tanaisie commune : Attire les syrphes, les chrysopes et les carabes.
  • Phacélie : Attire les syrphes, les abeilles et les chrysopes.
La capucine (plante hôte de pucerons)
Les Capucines attirent les pucerons qui délaissent alors les cultures
Phacélie (engrais vert)
La Phacélie attirent les abeilles et les insectes auxiliaires

Favoriser l’installation des auxiliaires

Attirer des animaux insectivores dans votre jardin est un excellent moyen de lutter contre les nuisibles de manière naturelle et efficace. Ces animaux se nourrissent d’insectes, contribuant ainsi à maintenir un équilibre écologique sain. Pour les attirer, créez des zones refuges : haies, bosquets, bandes enherbées, jachères fleuries, tas de pierres, bois mort, nichoirs…
Diversifiez également la végétation : plus vous augmentez les variétés de plantes, de fleurs et de légumes, plus vous attirerez d’auxiliaires différents.
Enfin, laissez des zones en friche pour favoriser la biodiversité et les insectes auxiliaires. Ne coupez pas toutes les « mauvaises herbes » : les orties, les ronces, etc. peuvent être de vraies alliées sans lesquelles beaucoup d’auxiliaires disparaîtront de votre jardin.

Prairie fleurie au jardin
Une prairie fleurie sera le refuge de nombreux insectes auxiliaires

Un sol riche et fertile sans chimie ni pétrole

La richesse du sol et sa fertilité sont la base d’un jardin sain où l’on peut quasiment se passer de traitements et d’entretien. Ces grands principes emprunte beaucoup des concepts de la permaculture et de l’agriculture biologique.

1) Connaître son sol

Connaître son sol est une étape essentielle pour créer un jardin sain et écologique. Chaque type de plante a des besoins spécifiques en termes de pH, de drainage, de fertilité et de texture. En connaissant les caractéristiques de votre sol, vous pouvez choisir les plantes qui s’y épanouiront le mieux et vous aurez une bonne idée des besoins d’apport en matière organique et éventuellement en engrais.

Astuce : le test du slip

Le test du slip est une méthode simple et ludique pour évaluer la fertilité biologique d’un sol. Il repose sur le principe suivant : la vitesse de dégradation d’un slip en coton enterré dans le sol est un indicateur de l’activité microbienne du sol.
Le protocole est simple : il vous suffit d’enterrer un slip 100% coton blanc (bio de préférence) à environ 10 cm de profondeur dans le sol. Identifiez l’emplacement et patientez 2 à 3 mois.
Déterrez alors le slip et observez son état :

  • Un slip intact ou légèrement dégradé indique un sol peu fertile, faible activité microbienne.
  • Un slip moyennement dégradé indique un sol moyennement fertile, activité microbienne moyenne.
  • un slip fortement dégradé (trous, effilochage) indique un sol fertile, activité microbienne importante.

2) Nourrissez votre sol à l’aide de matières organiques

La matière organique est essentielle à la santé du sol. Tous les jardins nécessitent des apports importants, qu’il s’agisse de potager, de jardin ornemental ou de culture en serre. Elle améliore la structure du sol, augmente la rétention d’eau mais améliore aussi la fertilité. La matière organique favorise également la vie microbienne, qui est essentielle à la décomposition des matières organiques et à la libération des nutriments.

Les principales sources de matière organique au jardin :
Le compost

Le compost « maison » est probablement la meilleure source naturelle de matière organique. Il est facile à réaliser et peut être utilisé à tout moment de l’année. Pour ce faire, il suffit de choisir un composteur adapté à ses besoins et d’y déposer les déchets compostables : épluchures de fruits et légumes, marc de café, feuilles mortes, etc. En quelques mois, le compost se transformera en un humus que vous pourrez utiliser pour enrichir la terre du jardin et les plantes en pot. Il vous suffira de l’épandre sur le sol en paillis, ou de l’incorporer au sol en le griffant légèrement.

Le paillage

Un bon paillage limite les mauvaises herbes, maintient l’humidité, protège le sol des intempéries et l’enrichit en se décomposant lentement. Utilisez les paillis organiques tels que : paille, tontes de gazon, feuilles mortes, aiguilles de pin, etc. en couche de 5 à 10 cm d’épaisseur. Limitez les paillis minéraux (pouzzolane, ardoise, etc.) qui contribuent à l’artificialisation du sol et ne favorisent pas la biodiversité et veillez à biner la terre avant de pailler pour faciliter l’absorption d’eau.

Paillage écologique jardin
Le paillage
Les engrais verts

Les engrais verts sont des plantes cultivées pour être ensuite incorporées au sol. Véritables fertilisants naturels, les engrais verts enrichissent le sol en matière organique et améliorent sa structure. Veillez à choisir l’engrais vert adapté aux besoins de votre sol et à le semer au bon moment pour maximiser ses bienfaits. Nous vous conseillons aussi de l’enfouir avant floraison pour éviter qu’il ne monte en graine et colonise tout le jardin.

Quelques exemples d’engrais vert :

Le fumier

Le fumier est riche en matière organique et en nutriments. Cet excellent amendement pour le jardin permet aussi d’améliorer la structure du sol. Si vous avez la chance d’habiter près d’un centre équestre, vous pouvez facilement vous procurer du crottin en grande quantité. Assurez-vous juste que les chevaux ne sont pas actuellement sous traitement antibiotiques. Les antibiotiques et autres médicaments peuvent s’infiltrer dans le fumier et contaminer le sol et les plantes.

Amendement de fumier au potager
Amendement de fumier

Notre conseil : évitez la tourbe

Si elle constitue un bon apport de matière organique, l’utilisation de tourbe est toutefois néfaste pour l’environnement. Il s’agit en effet d’une matière organique non renouvelable qui se forme très lentement sur des milliers d’années. Son extraction oblige la destruction de tourbières, des écosystèmes uniques et fragiles. Enfin, elle libère du CO2 dans l’atmosphère et contribue donc au changement climatique.

La tourbe peut servir d'apport en matière organique au jardin
Tas de tourbe
L'extraction de tourbe est source de pollution
Carrière de tourbe

3) Remplacer les engrais minéraux de synthèse

Bien que le terme a pris une connotation péjorative, les engrais ne sont qu’un apport concentré en minéraux. Pour se développer correctement, les plantes ont effectivement un besoin vital en minéraux en faible quantité, essentiellement de l’azote (N), du phosphore (P) et du potassium (K). A moins de posséder un sol très riche, les engrais sont donc indispensables à petite dose.
De façon à être le plus écologique, évitez les engrais minéraux de synthèse fabriqués selon des procédés industriels. Oubliez notamment ceux à base de phosphate naturel qui proviennent de mines à ciel ouvert et sont un désastre écologique. Ils contiennent parfois certains métaux lourds comme l’uranium et le cadmium.
Si vous optez pour des engrais du commerce, privilégiez les engrais naturels organiques. D’origine végétale ou animale, certains sont 100% Français, leur bilan carbone est donc bien meilleur et ils disposent d’une bonne traçabilité. Rappelez-vous toutefois que l’excès d’engrais est source de pollution pour le sol et les nappes phréatiques.

Engrais vs matière organique, quelles différences ?

Les engrais sont une importante source de minéraux qui ont pour but de « booster » la croissance des plantes rapidement. Mais ils ne nourrissent pas le sol lui-même.

La matière organique est quant à elle constituée de carbone d’origine naturelle et permet de nourrir le sol en se décomposant lentement.
D’origine végétale comme le compost ou animale comme le fumier, cette matière organique peut également fournir les minéraux nécessaires aux plantes en se dégradant progressivement par le travail des micro-organismes (cloportes, vers de terre, bactéries, champignons…). Seul problème : bien qu’efficace, ce processus de minéralisation prend du temps : plusieurs mois à plusieurs années à la différence des engrais qui sont disponibles de suite.
Si vous souhaitez vous passer d’engrais, il est donc conseillé d’apporter du compost longtemps avant la plantation, idéalement en automne, le temps pour celui-ci de se décomposer.

Autres apports de minéraux :

Pour les apports en azote et en potassium, optez plutôt pour ce qui est déjà disponible dans votre jardin :

Sources de potassium :

  • Cendres de bois : Les cendres de bois sont une source riche en potassium. Elles peuvent être épandues sur le sol avant ou après la plantation.
  • Purin d’orties : Le purin d’orties est un engrais naturel riche en potassium et en azote. Il peut être utilisé pour fertiliser les plantes et lutter contre les parasites.
  • Banane : Les peaux de banane sont une source riche en potassium. Elles peuvent être broyées et épandues sur le sol.
  • Algues marines : Les algues marines sont une source riche en potassium et en autres nutriments. Elles peuvent être utilisées comme engrais ou comme paillage.

Sources d’azote :

  • Légumineuses : Les engrais verts, en particulier les légumineuses, comme les haricots, les pois et les trèfles, ont la capacité de fixer l’azote atmosphérique dans le sol. Elles peuvent être plantées comme culture intercalaire entre deux rotations de culture.
  • Purin d’ortie : Le purin d’ortie est un engrais naturel riche en azote. Il peut être utilisé pour fertiliser les plantes et lutter contre les parasites.
  • Urine

Notre conseil : attention aux excès de fertilisants

Un excès d’azote risque de favoriser la croissance des feuilles au détriment des fruits, et favorisera le développement des pucerons. L’excès de fertilisants risque également d’être entraîné vers les nappes phréatiques. Si vous adoptez les bonnes méthodes culturales précédemment listées (compost, paillage…), votre sol n’a sans doute pas besoin de beaucoup d’apports en nutriments. Dans le doute, testez votre terre ou guettez d’éventuels signes de carences.

2) Un jardin riche en biodiversité

Au jardin, quelques aménagement simples peuvent être vite bénéfiques pour la faune sauvage. Ces attentions permettront d’améliorer la santé des plantes, contribueront à l’environnement de manière générale et vous permettront de profiter d’un espace vert plus beau et plus agréable à vivre. Comment faire de votre jardin un refuge pour de nombreuses espèces animales et végétales ?

Offrir le gîte

Multiplier les habitats est un moyen simple de créer un jardin accueillant pour une grande variété d’espèces. Vous n’aurez que l’embarra du choix en matière de refuge pour la faune sauvage !

1) Installer des refuges à insectes

Les insectes sont en très fort déclin à cause de la destruction de leurs habitats naturels. Il n’y a qu’à regarder nos pare-brises pour s’en rendre compte : leur population a chuté de près de 70% en 20 ans ! Or moins d’insectes signifie aussi moins de nourriture pour les oiseaux, moins de pollinisateurs et moins d’auxiliaires.

Construire des refuges à insectes est un geste simple qui peut inverser la tendance à l’échelle locale.

Quelques types de refuges faciles à construire :

Fagots de tiges creuses

Percez des trous dans des tiges à moelle ou utilisez des bambous pour créer des abris pour les abeilles solitaires (osmies) et les guêpes maçonnes.

Placez les refuges à insectes à différents endroits du jardin, de préférence dans un emplacement ensoleillé et à l’abri du vent.

Fagot de tiges servant de refuge à insectes
Fagot de tiges creuses suspendu
Pots de fleurs renversés (refuge à perce-oreille)
Pot de fleur rempli de paille dans un arbre (refuge à perce oreille)
Refuge à perce-oreilles

Les perce-oreilles (ou forficules) sont des insectes auxiliaires qui se nourrissent de pucerons et d’autres insectes nuisibles. En leur offrant un abri, vous contribuerez à protéger votre jardin des parasites.

Pour se faire, remplissez de paille un pot de fleurs en terre cuite, ajoutez un grillage et suspendez-le à une branche d’arbre.

Bois mort percé

Un simple bois mort constituera un excellent refuge à insectes. Percez simplement des trous de différents diamètres dans des rondins de bois pour créer des abris pour les abeilles solitaires (osmies) et les insectes xylophages comme les capricornes.

Si vous constatez des bouchons de terre sur les trous, c’est le signe qu’ils sont occupés : les abeilles solitaires protègent leurs larves des prédateurs et des intempéries de cette manière.

Tronc d'arbre percé servant de refuge à insectes
Bois mort servant de refuge à insectes

Notre conseil : évitez les grands hôtels à insectes

Les grands hôtels à insectes sont à éviter

Depuis quelques années, la mode est aux « hôtels à insectes », de grands refuges qui abritent différents matériaux et différents compartiments sensés accueillir un maximum d’espèces. Malheureusement, 75% des habitats d’un hôtel ne sont pas ou peu utilisés, et leur concentration favoriserait la transmission de maladies entre les insectes. Privilégiez plutôt la dispersion de petits refuges sur une plus grande surface de votre jardin.

2) Installer des nichoirs

De nombreuses espèces d’oiseaux souffrent d’une diminution du nombre de sites de nidification naturels due à la déforestation, à l’urbanisation et à l’utilisation de pesticides.

En installant des nichoirs, vous offrez aux oiseaux un abri sûr et adéquat pour nicher et élever leurs petits.

Le type de nichoir dépend des espèces que vous souhaitez attirer. Il existe des nichoirs plus spécifiques pour les hirondelles, les martinets, les chauves-souris, etc.

Quelques conseils utiles pour construire un nichoir :

  1. Privilégiez les nichoirs en bois non traité. Le bois traité peut être toxique pour les oiseaux.
  2. Assurez-vous que le nichoir est étanche et installez-le dans un endroit calme et abrité du vent et de la pluie.
  3. Si vous installez plusieurs nichoirs, espacez-les d’au moins 10 mètres (les oiseaux sont très territoriaux)
  4. Nettoyez le nichoir chaque année après la saison de nidification (les oiseaux peuvent être porteurs de parasites)
  5. Désinfectez le nichoir avec un mélange d’eau et de vinaigre blanc et laissez-le sécher complètement avant de le remettre en place.

Notre conseil : Attention aux chats

Les chats ont un impact important sur les populations d’oiseaux. Un seul chat domestique tue entre 5 et 10 oiseaux par an, et l’on estime à environ 15 millions le nombre de chats domestiques identifiés en France…

La solution : prenez certaines précautions, comme ajouter un grelot effaroucheur au collier de votre félin, ou installer des protections « stop minou » autour des nichoirs pour éviter la prédation par les chats des voisins.

chat équipé d'un collier avec grelot effaroucheur d'oiseaux
Chat équipé d’un grelot effaroucheur
Dispositif "stop minou" contre la prédation des oiseaux par les chats
Dispositif « stop minou »

Plus de solutions contre la prédation par les chats :
https://www.lpo.fr/media/read/9963/file/Poster%20CHAT_A3_New2021_QRcode.pdf

3) Créez des tas de pierres ou construisez des murets

Les pierres empilées et les murets en pierres sèches constituent des abris parfaits pour de nombreux animaux du jardin, comme les hérissons, les lézards, les crapauds, les orvets, les insectes…
Ces animaux y trouveront un abri contre les prédateurs, les intempéries et le froid hivernal. Pour la construction des murs de pierres sèches, privilégiez une exposition favorable pour que les lézards puissent se réchauffer au maximum.

4) Créez une mare

Créer une mare permet d’attirer une grande diversité d’animaux comme les grenouilles, les crapauds, les salamandres, les libellules et demoiselles…
Ces animaux ont besoin d’un point d’eau pour se reproduire, se nourrir et se reposer.
En plus d’être un parfait refuge, la mare profitera à l’équilibre écologique du jardin. L’installation de plantes aquatiques favorisera encore davantage cette biodiversité.

Mare creusée dans un jardin écologique
Une mare est un formidable refuge pour la biodiversité

4) Optez pour des murs vivants

Rien de mieux que de vieux murs et murets sur lesquels pourra se développer tout un écosystème. Les murs en pierres disjointes ou sèches sont les plus intéressants pour la biodiversité.
Ils offrent une grande variété de micro-habitats et de niches qui peuvent convenir à différentes espèces muricoles animales et végétales. Le sommet du mur, la zone la plus exposée au soleil et au vent, est favorable aux plantes et animaux qui préfèrent ces conditions. La surface du mur offre des supports variés pour la croissance de lichens, de mousses, de fougères et un tas d’autres plantes lithophytes comme le nombril de Vénus.
Les fissures et les trous peuvent servir de refuges pour les insectes, les reptiles et de lieu de nichoir pour de nombreuses espèces d’oiseaux (rouges-gorges, mésanges, troglodytes…).
Enfin le pied du mur est une zone généralement plus fraîche, humide et riche en matière organique favorable aux grandes plantes.

Notre conseil : Restaurez vos murs au bon moment

Ne rénovez jamais un mur entre le début du mois de mars et la fin août, soit pendant la période de nidification comme le rappelle la LPO3. Des oiseaux y ont peut-être élu domicile et fait leur nid. Vous risquez de les emmurer vivant sans le savoir si vous entreprenez des opérations de rejointoiement.

Offrir le couvert

Le simple fait de vous passer de traitements augmentera la quantité de nourriture disponible pour les oiseaux. Mais d’autres solutions existent pour aider la faune sauvage à se nourrir dans votre jardin et contribuer ainsi à préserver la biodiversité.

1) Ne pas couper tout le gazon et pas trop tôt

De nombreux insectes, oiseaux et autres petits animaux trouvent leurs ressources alimentaires dans votre gazon, notamment les pollinisateurs. À condition de ne pas trop couper celui-ci et de laisser s’y développer quelques herbes sauvages comme des trèfles, des pissenlits, etc. Le gazon non coupé permet aussi de mieux retenir l’eau dans le sol, ce qui est particulièrement important en période de sécheresse.
Pourquoi ne pas seulement tondre une allée et laisser le reste de la surface non tondue ? Vous favoriserez ainsi la biodiversité et réduirez considérablement les besoins en arrosage.
Vous pouvez également créer une prairie fleurie qui permettra de nourrir une grande quantité d’insectes.

Passage d'herbe tondue dans un gazon d'herbes hautes
Plutôt que de couper la totalité du gazon, tracez une simple allée de façon à pouvoir circuler librement

Brûler les déchets verts : une pratique très polluante et totalement interdite

Brûler 50 kg de déchets verts émet autant de particules que 13 000 km parcourus par une voiture diesel récente. C’est aussi une pratique totalement interdite et qui vous expose à une amende pouvant aller jusqu’à 750 euros selon le code de l’environnement. Utilisez plutôt vos résidus de tonte et vos feuilles mortes comme paillage, compostez-les, ou s’il s’agit de troncs d’arbres faites-en un tas qui servira de refuge pour la faune. Vous manquez de place dans votre jardin ? Déposez-les en déchèterie où ils pourront être valorisés.

Brûler les déchets verts (feuilles, gazon...) est interdit et très polluant
Brûler les déchets verts (feuilles, gazon…) est interdit et très polluant

2) Créer des haies composites

Les haies mono-espèce de type thuya ne nourrissent pas les oiseaux et les insectes pollinisateurs, contrairement aux haies variées composées d’espèces locales. Ces haies sont aussi plus sensibles à de nombreuses maladies et ravageurs, et nécessitent l’utilisation de pesticides.
Optez plutôt pour des alternatives plus durables et plus respectueuses de l’environnement comme les haies champêtres, les haies fruitières et les haies fleuries. Les possibilités ne manquent pas et le rendu esthétique n’en sera que meilleur également.
Pensez aussi à laisser une bande d’herbe non tondue au pied de vos haies pour un effet lisière riche en biodiversité qui servira de corridor à la faune.

3) Étaler les semis

Semer sur une période plus longue permet d’offrir une ressource indispensable en pollen et nectars aux abeilles et aux autres pollinisateurs tout au long de l’année. Les bourdons sont les premiers à sortir de l’hiver, les noisetiers ou les saules leurs seront très utiles tôt dans la saison. À l’inverse, le lierre sera une précieuse source de nectar à la fin de l’automne pour les papillons vulcain, la Petite Tortue ou le Paon du Jour.

Pour le jardin lui-même, étaler les semis permet de répartir les risques liés aux aléas climatiques, comme les gelées ou la sécheresse et pallier les cultures perdues.

4) Choisir des plantes mellifères

Les variétés de plantes mellifères attirent et nourrissent les abeilles et autres insectes pollinisateurs dont la population est en fort déclin. Ces insectes sont essentiels à la reproduction de nombreuses plantes et à la pollinisation des cultures. Privilégiez les variétés locales et plantez des espèces variées adaptées à tous les pollinisateurs.

5) Installer des mangeoires

L’hiver, les mangeoires peuvent servir de refuges pour permettre aux oiseaux de s’alimenter. Du fait des pesticides, l’agriculture intensive diminue la quantité de nourriture disponible pour ne nombreuses espèces, notamment les passereaux migrateurs qui trouveront ainsi dans le jardin de quoi survivre à la saison froide.

Protégez légalement votre jardin pendant 99 ans

Vous souhaitez protéger durablement votre jardin et contribuer à la préservation de l’environnement ? L’obligation réelle environnementale (ORE) est un outil juridique innovant en France qui permet aux propriétaires fonciers de protéger durablement leur jardin sur une durée pouvant aller jusqu’à 99 ans.
Ce dispositif, créé par la loi pour la reconquête de la biodiversité en 2016, définit des actions concrètes, comme la création d’une haie ou la restauration d’une zone humide, pour favoriser la nature chez vous. L’avantage de l’ORE, c’est sa pérennité : même si vous vendez votre terrain, les engagements environnementaux perdurent.
Si vous rêvez d’un paradis écologique et durable pour votre coin de verdure, l’ORE est une option à creuser.

Pour plus d’informations :
https://www.ecologie.gouv.fr/obligation-reelle-environnementale

Ne pas déranger la faune

1) Attention à la pollution lumineuse

Les vers luisants sont l’un des prédateurs naturels des escargots et des limaces. Ce sont donc de précieux auxiliaires du jardin, malheureusement de plus en plus perturbés par la pollution lumineuse des villes.
Chez les vers luisants, les femelles utilisent en effet la lumière (selon le phénomène de bioluminescence) pour attirer les mâles et se reproduire. Or, la lumière artificielle les empêche tout simplement de se trouver.
Le soir venu, pensez aux vers luisants et faites le choix d’éteindre toutes les lumières de votre jardin.

Pollution lumineuse au jardin
La pollution lumineuse au jardin perturbe de nombreux animaux, comme le vers luisant

2) Ne pas déranger les oiseaux durant la nidification

Il est important de respecter la tranquillité des oiseaux pendant la nidification, soit entre le début du mois de mars et début septembre.

Ne taillez pas les arbres ou les haies pendant la période de nidification entre mars et la fin du mois d’août, et évitez d’effectuer des travaux dans votre jardin. Comme dit plus haut dans cet article, ne rénover jamais un mur non plus : de nombreux oiseaux élisent domicile dans les fissures.

3) Un jardin durable

Le jardinage traditionnel a souvent recours à des méthodes gourmandes en eau et est à l’origine de nombreux déchets. Grâce à des techniques plus durables comme la récupération des eaux pluviales et l’utilisation de matériaux écoresponsables, vous réduirez votre empreinte carbone et préserverez les ressources naturelles.

Objectif zéro plastique

Le plastique est une matière issue du pétrole qui peut contaminer le sol du jardin et met des centaines d’années à se dégrader. Heureusement, il existe de nombreuses alternatives durables au plastique, comme le bois, le métal, le verre ou la terre cuite.

1) Optez pour des pots en fibre de coco

Délaissez les pots en plastique pour des pots fabriqués à partir d’un matériau entièrement naturel, la fibre de coco, un sous-produit de la noix de coco. Biodégradables et compostables, ils se décomposent en quelques mois sans laisser de trace, contrairement au plastique qui met des centaines d’années à disparaître.

Pot de fleur biodégradable
Pourquoi ne pas délaisser les pots de fleur traditionnels pour des variantes plus écologiques ?

2) Réutilisez de vieux récipients métalliques

Le zinc et l’aluminium se distinguent par leur aspect élégant et moderne qui s’intègre parfaitement dans tous les styles de jardin. Vos jardinières en métal seront à la fois durables et résistantes aux intempéries.

3) Éviter les clôtures de jardin recouvertes de plastique

Les clôtures de jardin recouvertes de plastique se dégradent en micro-plastiques qui contaminent les sols et les rivières, perturbant l’équilibre des écosystèmes. Ils peuvent également être ingérés par les animaux et les humains, avec des conséquences néfastes sur la santé.
Choisissez plutôt des alternatives durables comme les grilles en bois local (de préférence non traité et certifié PEFC), en métal ou en pierre.

Bordure de parcelle en osier au potager
Privilégiez les matériaux naturels pour la création de bordures

4) Créer des pots en tôle ondulée

La tôle ondulée est un matériau flexible et facile à travailler, qui permet de créer des pots de fleurs uniques et personnalisés. Ce type de pot offre une bonne résistance aux intempéries et est durable dans le temps.
La tôle ondulée peut être peinte ou décorée de différentes manières pour s’intégrer parfaitement à votre décoration extérieure.

Gérer l’eau de façon responsable

Gérer l’eau de manière responsable au jardin n’est pas seulement une question d’écologie, c’est aussi un bon moyen de faire des économies.

Heureusement, il existe de nombreuses techniques simples et efficaces pour réduire votre consommation d’eau et garder vos plantes en pleine santé. Voici six gestes clés pour devenir un as de l’arrosage responsable :

  1. Biner et pailler : un duo gagnant pour conserver l’humidité
    Biner la terre régulièrement permet d’aérer le sol et de casser la croûte superficielle qui se forme. Cela favorise l’infiltration de l’eau et évite qu’elle ne ruisselle en surface. Une fois biné, recouvrez le sol d’un paillis organique comme des copeaux de bois, de la paille ou des feuilles mortes. Ce paillis agit comme une petite couverture, retenant l’humidité dans le sol et limitant l’évaporation.
  2. Arroser au bon moment : un gage d’efficacité
    On a souvent tendance à arroser son jardin en pleine journée, sous le soleil brûlant. Or, c’est le moment idéal pour que l’eau s’évapore rapidement ! Préférez arroser tôt le matin ou tard le soir, lorsque les températures sont plus fraîches. L’eau aura ainsi le temps de pénétrer dans le sol et d’atteindre les racines des plantes. Autre conseil important : arrosez en profondeur plutôt qu’en surface. Un bon arrosage permet de gorger le sol en eau, ce qui profitera durablement à vos plantes.
  3. Opter pour le bon système d’arrosage : arroser intelligemment
    Exit l’arrosage à l’arrosoir qui mouille autant le sol que les allées ! Pour une utilisation optimale de l’eau, choisissez un système d’arrosage plus ciblé. L’arrosage goutte-à- goutte est un champion incontesté. Il diffuse l’eau lentement et directement au pied des plantes, là où elle est vraiment nécessaire. Un autre système efficace est l’arrosage au pied, qui consiste à placer le tuyau d’arrosage directement au sol, à proximité des tiges.
  4. Récupérateur d’eau : l’eau du ciel à votre service
    Installer un récupérateur d’eau de pluie est une excellente idée pour arroser votre jardin de manière écologique et économique. C’est une solution simple et rentable qui vous permet de collecter l’eau gratuite du ciel et de l’utiliser pour vos plantations. Choisissez un récupérateur d’une contenance adaptée à la taille de votre jardin et à vos besoins en eau.
  5. Réutiliser l’eau domestique : chaque goutte compte
    L’eau de pluie n’est pas votre seule option pour arroser de manière responsable. L’eau de cuisson des légumes, une fois refroidie, peut être utilisée pour arroser vos plantes non comestibles. C’est un moyen simple de donner une seconde vie à cette eau et de la valoriser dans votre jardin.
  6. Créer des haies brise-vent : un rempart contre le vent desséchant
    Les haies ne sont pas seulement esthétiques, elles jouent également un rôle important dans la préservation de l’humidité du sol. En créant des haies autour de votre jardin, vous protégez vos plantes du vent desséchant. Ce vent peut, en effet, accélérer l’évaporation de l’eau du sol, obligeant à un arrosage plus fréquent. Choisissez des arbres et des arbustes adaptés à votre climat et à votre sol pour créer une haie efficace et esthétique.

Utiliser un matériel respectueux de l’environnement

Choisir des outils écologiques est crucial pour un jardinage durable. Mais le jardinage écologique ne se limite pas simplement aux outils que vous utilisez, il prend aussi en compte la manière dont vous les utilisez et les gérez.

Voici quatre gestes simples à mettre en place :

1) Acheter d’occasion ou louer

Oubliez l’achat systématique d’outils neufs. En achetant d’occasion ou en louant, vous réduisez votre empreinte carbone. Ces outils ont déjà été fabriqués, et leur réutilisation évite la production d’outils supplémentaires et la pollution associée. De plus, vous ferez des économies et donnerez une seconde vie à des objets encore fonctionnels.

2) Partager avec les voisins et amis

Pourquoi posséder un scarificateur que vous n’utilisez qu’une fois par an alors que votre voisin en a un qui traîne dans son garage ? Partagez vos outils avec vos voisins et amis ! Cela renforce les liens sociaux et la solidarité entre jardiniers. De plus, cela réduit le nombre d’outils nécessaires au total, diminuant ainsi l’impact environnemental global. Profitez-en pour échanger des conseils et des techniques de jardinage, vous apprendrez mutuellement !

3) Privilégier les outils manuels

Laissez tomber les tondeuses à essence et autres outils gourmands en énergie ! Optez pour des outils manuels comme des sécateurs, des râteaux ou des binettes. Cela vous permettra de faire de l’exercice physique tout en jardinant, et c’est bien meilleur pour la planète. En effet, vous réduisez la consommation d’énergie et les émissions polluantes.

4) Entretenir et nettoyer vos outils

Prendre soin de vos outils est primordial pour un jardinage durable. Un outil bien entretenu et nettoyé régulièrement durera plus longtemps, vous évitant d’en racheter un trop souvent. Nettoyer vos outils après chaque utilisation permet également de prévenir la propagation de maladies entre les plantes.

Bien gérer les déchets

Un jardinier produit une quantité importante de déchets, qu’il est important de gérer de manière responsable. Réduire, réutiliser, recycler : ces trois maîtres mots s’appliquent également au jardinage.

  1. Réduire à la source :
    – Privilégier les produits avec un emballage minimaliste et recyclable.
    – Réutiliser les emballages en plastique ou en verre pour le semis ou le rempotage.
  2. Réutiliser :
    – Donner une seconde vie aux objets usagés : bouteilles en plastique, pots de yaourt, palettes en bois, etc. peuvent être détournés de leur usage initial pour devenir des pots de fleurs, des semis, des tuteurs, etc.
    – Récupérer les matériaux naturels : feuilles mortes, branches coupées, tontes de gazon peuvent être utilisés pour pailler le sol, créer un abri pour les insectes ou fabriquer du compost.
    – Composter les emballages en carton et en papier.
    – Transformer des palettes en bois en bacs à fleurs ou en composteur.
    – Récupérer des pots de yaourt ou conserver les coquilles d’œufs pour les semis.
  3. Recycler :
    – Apporter les déchets verts en déchetterie où ils seront transformés en compost ou en biocombustible.
    – Apporter les piles et les batteries usagées dans les points de collecte prévus à cet effet.
    – Recycler les emballages en verre, en plastique et en carton.

Que faire des déchets dangereux ?

  • Apporter tout ce qui pourrait s’avérer dangereux (piles, batteries, huiles usagées, produits phytosanitaires, etc.) en déchetterie.
  • Ne jamais jeter les déchets dangereux avec les ordures ménagères ou dans les canalisations.
  • Utiliser des produits phytosanitaires de manière responsable et en dernier recours.

Rendre une serre de jardin plus écologique

Vous possédez une serre de jardin ? Vous pouvez également contribuer à rendre son utilisation plus vertueuse écologiquement.

1) Ne pas chauffer votre serre

Utiliser des systèmes de chauffage artificiels dans votre serre peut sembler tentant pour prolonger la saison de croissance de vos plantes. Cependant, cultiver sans chauffer votre serre (serre froide) est un choix plus écologique.
Diverses astuces vous permettront d’optimiser la chaleur à l’intérieur de la serre :

2) Comment conserver un sol riche sous serre sans engrais chimiques ?

La rotation des cultures est une pratique agricole essentielle pour maintenir la fertilité du sol et prévenir les maladies. Mais sous serre ce n’est pas toujours aisé : l’espace est souvent limité et la rotation culturale peut s’avérer difficile.
Voici quelques alternatives :

  • Apportez régulièrement du compost ou d’autres matières organiques pour enrichir le sol et maintenir son équilibre.
  • Utilisez des engrais verts pour fixer l’azote et améliorer la structure du sol.
  • Utilisez des techniques culturales plus adaptées à la culture en serre, comme la culture hors-sol (hydroponie).

3) Nettoyer la serre de manière écoresponsable

Choisissez des produits naturels pour nettoyer votre serre de façon saine et respectueuse de l’environnement.

  • Utilisez du savon noir ou du vinaigre blanc (dilué) permet de nettoyer efficacement et sans produits chimiques.
  • Nettoyez la bâche et les surfaces avec une brosse douce et utilisez une raclette pour les vitres.
  • Désinfectez les outils avec du vinaigre blanc après utilisation.

4) Utilisez la surface de votre serre pour récupérer l’eau de pluie

L’eau de pluie peut être récupérée quel que soit le modèle de serre dont vous disposez. Les serres rigides pourvues d’un toit sont bien sûr plus simples : il vous suffira d’installer des gouttières reliées à un récupérateur d’eau.
Si vous disposez d’une serre tunnel cela risque d’être plus délicat, il vous faudra sans doute bricoler un système de récupération (référez-vous à cet article pour voir comment procéder).

5) Réparez plutôt que racheter une serre

Réparer votre serre actuelle plutôt que d’en acheter une neuve s’avère être un geste écologique et malin. En optant pour la réparation, vous contribuez à la réduction des déchets. La fabrication d’une serre neuve implique en effet la production de nombreux déchets comme le plastique, le verre ou le métal, sans compter la pollution liée au transport. En réparant la serre que vous possédez déjà, vous lui offrez une nouvelle vie et évitez ainsi de jeter une structure parfaitement utilisable.
N’hésitez pas à inspecter votre serre régulièrement pour identifier les éventuels dommages et les réparer. Remplacez les panneaux polycarbonate cassés ou fissurés, réparez les trous et déchirures présents sur la bâche à l’aide de scotch, renforcez la structure si nécessaire, et pour finir, nettoyez la serre afin d’éviter la prolifération de moisissures et d’algues.

6) Opter pour une serre de qualité : un investissement malin pour votre jardin et plus écologique

Vous envisagez d’installer une serre dans votre jardin pour cultiver vos fruits, légumes et fleurs toute l’année ? La tentation est grande de se tourner vers un modèle bas de gamme pour des raisons économiques. Cependant, sachez qu’investir dans une serre de qualité s’avère payant sur le long terme.

Durabilité accrue : Fabriquée avec des matériaux robustes et résistants aux éléments (vents violents, neige abondante, rayons UV), une serre de qualité est conçue pour durer. Cela vous évite de la remplacer régulièrement, contrairement à une serre bas de gamme plus fragile.

Performances optimisées : Une serre de qualité est pensée pour créer un environnement idéal pour la croissance de vos plantes. Meilleure isolation thermique, ventilation adéquate et régulation précise de la température sous serre sont autant de facteurs qui contribuent à des récoltes plus abondantes et de meilleure qualité.

Entretien réduit : Grâce à sa robustesse et à la qualité de ses matériaux, une serre haut de gamme nécessite moins d’entretien et de réparations. Vous économisez ainsi du temps et de l’argent que vous pourrez dédier à d’autres activités.


Sources :

  1. https://uicn.fr/bilan-16-ans-liste-rouge-france/ ↩︎
  2. https://www.ofb.gouv.fr/utiliser-des-vegetaux-sauvages-et-locaux ↩︎
  3. https://www.lpo.fr/decouvrir-la-nature/conseils-biodiversite/conseils-biodiversite/accueillir-la-faune-sauvage/les-oiseaux-font-leur-nid-ne-taillez-pas-les-haies-n-elaguez-pas-les-arbres ↩︎

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