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La culture des orchidées sous serre

cultiver les orchidées sous serre de jardin

par Antoine de France Serres

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- Mis à jour le

La culture des orchidées nécessite des soins particuliers, un certain savoir-faire et certains équipements comme une serre de jardin. Arrosage, milieu de culture… comment garantir aux orchidées les meilleures conditions de croissance sous serre ?

Généralités sur les orchidées

À l’état naturel, on dénombre entre 25.000 et 30.000 variétés d’orchidées et pas moins de 700 genres répartis dans cinq sous-familles. En France métropolitaine, environ 160 espèces d’orchidées ont été recensées, mais sans doute en reste-t-il encore à découvrir.

Parmi toutes ces espèces, beaucoup sont endémiques et menacées, quand certaines sont en voie de disparition ou peut-être même déjà éteintes.

Si l’on y ajoute les espèces hybrides issues de croisement, le nombre total d’espèces d’orchidées dépasse les 100.000, faisant d’Orchidaceae la famille de plantes à fleurs la plus foisonnante au monde.

Orchidées épiphytes et orchidées terrestres

Les variétés d’orchidées les plus connues sont des plantes épiphytes, c’est-à-dire qu’elles disposent de racines aériennes et vivent fixées sur un support, la plupart du temps un arbre, un rocher (orchidées lithophytes) ou du bois mort. À la différence d’autres plantes, le gui par exemple, elles ne parasitent pas l’arbre sur lequel elles poussent, mais se contentent d’absorber les éléments nutritifs et l’eau dont elles ont besoin. La plupart des orchidées des régions tropicales et subtropicales – qui représentent 95% des espèces d’orchidées – sont épiphytes.

exemple d'orchidée épiphyte
Orchidée épiphyte accrochée à un tronc d’arbre

Les orchidées terrestres possèdent quant à elles des racines ancrées dans la terre comme les autres végétaux « traditionnels ». Ces variétés d’orchidées vivent généralement en zones tempérées, parfois même en altitude comme le très connu Sabot de Vénus. Nombre de ces variétés terrestres possèdent des tubercules, on parle alors d’orchidées géophytes, et passent l’hiver dans un état végétatif.

orchidée terrestre (Sabot de Vénus)
Orchidées terrestres (Sabot de Vénus)

Modes de croissance monopodial ou sympodial

Les orchidées monopodiales possèdent une seule tige florale à la base de laquelle poussent des feuilles opposées les unes aux autres. Parfois, de jeunes pousses appelées keikis se développent après la floraison, sur la hampe florale. Les deux variétés monopodiales les plus connues sont l’emblématique orchidée Phalaenopsis et la Vanda.

Les variétés sympodiales poussent quant à elles horizontalement sur des tiges successives, selon la surface dont elles disposent. L’orchidée de type sympodial produit une série de nouvelles pousses jusqu’à atteindre la maturité. Certaines d’entre elles forment des renflements appelés pseudobulbes, sortent de réservoirs dans lesquels sont stockés l’eau et les nutriments. En cas de périodes de sécheresse prolongées, ces pseudobulbes permettront à l’orchidée de survivre en attente de jours meilleurs. Les variétés d’orchidées sympodiales les plus courantes sont Cattleya, Dendrobium ou Cymbidium.

orchidée monopodiale
Orchidée monopodiale à tige unique
orchidée sympodiale
Orchidée sympodiale à tiges multiples

Paramètres de culture des orchidées

Les orchidées sont réputées être des fleurs difficiles à cultiver. Bien que certaines variétés soient plus compliquées que d’autres, il est en réalité assez aisé de se lancer dans leur culture. L’essentiel à retenir est qu’il est nécessaire de bien identifier les besoins et les habitudes de croissance de chaque espèce, en sachant que la plupart des orchidées ont des besoins similaires, à savoir principalement beaucoup de lumière et une forte humidité.

Les paramètres de culture de chaque variété sont systématiquement mentionnés en jardinerie comme sur les sites internet spécialisés dans la vente d’orchidées en ligne.

Les orchidophilistes… véritables mordus d’orchidées

Bien souvent, l’achat d’une orchidée en entraîne vite un second, puis un troisième et ainsi de suite… jusqu’à attraper le virus de l’orchidophilie. Les collectionneurs d’orchidées, les orchidophilistes, sont de véritables passionnés, certains possédant plusieurs centaines de variétés. L’une des plus fameuses collection Française est celle des serres du Sénat, au Jardin du Luxembourg de Paris. Comptant plus d’un millier de variétés, dont de nombreuses raretés, elle a plusieurs fois été récompensée lors d’expositions internationales d’orchidées.

serres du jardin du Luxembourg au sénat (Paris)
Les serres du jardin du Luxembourg au Sénat (Paris) possèdent une riche collection d’orchidées

1. Température

Les orchidées peuvent pousser au frais ou au chaud et chaque genre a ses propres besoins spécifiques. Dans leur habitat naturel, la plupart d’entre elles connaissent une différence de température de 10 à 15 degrés entre le jour et la nuit.

Sachez que cet écart de température est bien souvent indispensable pour favoriser l’apparition des bourgeons et donc la floraison chez de nombreuses espèces d’orchidées.

L’utilisation d’un thermomètre mini/maxi est un investissement indispensable, de même qu’un thermostat afin de précisément ajuster la température à l’intérieur de votre serre (serre tempérées et serres chaudes).

2. Milieu de culture

Les orchidées étant pour la plupart épiphytes, elles n’ont pas besoin de terre et préfèreront des matériaux peu compacts pour maintenir leurs racines bien aérées et faciliter le drainage de l’eau. Ces matériaux dépendront du type d’orchidée que vous cultivez. Le plus souvent, il s’agira d’écorces de pin, de mousse de sphaigne, de racines de fougère séchées, de fibre de coco, de morceaux de liège, ou d’un mélange de tous ces matériaux. Il existe des mélanges spécifiques pour orchidées que vous pourrez acheter prêt à l’emploi.

3. Types de pots

Les pots pour orchidées sont bien différents des pots des autres plantes. Ils sont généralement translucides, de façon à permettre l’inspection visuelle des racines et ainsi s’assurer leur bonne santé. Ils sont aussi perforés pour un laisser au maximum respirer les racines et faciliter le drainage de l’eau.

pot à orchidées
Les pots destinés aux orchidées sont généralement transparents et perforés pour un bon drainage

4. Lumière de culture

La plupart des orchidées poussent dans la canopée. Elles profitent donc d’une forte lumière, indirecte et diffuse pendant douze à quatorze heures par jour l’été, et dix à douze heures par jour l’hiver. Des conditions impossibles à reproduire sous nos latitudes sans une lumière artificielle.

Vous pourrez vous procurer des lampes de culture auprès des bons magasins de jardinage et de vendeurs en ligne. L’autre option est d’en fabriquer vous-même, en veillant à ce que ces lumières diffusent toutes la largeur du spectre.

Bon à savoir : Évitez d’exposer votre orchidée à la lumière directe du soleil. Vous risquez de brûler leurs feuilles. Celles-ci vont noircir et finir par mourir.

5. Hygrométrie (humidité)

La plupart des orchidées cultivées étant originaires des climats tropicaux, celles-ci apprécient un taux d’humidité compris entre 60 et 80 %.

6. Arrosage

Les orchidées n’apprécient pas d’être arrosées en excès. L’objectif est donc d’éviter la stagnation d’eau : il vous faudra garder les racines continuellement humides, mais jamais détrempées.  Pour cela, rien ne remplace l’observation quotidienne des racines. L’idéal est généralement d’arroser les orchidées complètement une fois par semaine.

Notez que certaines orchidées aiment que le milieu de croissance s’assèche complètement entre les arrosages.

7. Engrais

Les orchidées manqueraient rapidement de nutriments sans une fertilisation fréquente. L’idéal est un engrais NPK liquide, appliqué chaque semaine, toujours en veillant à éviter la stagnation.

Il est conseillé de rincer assez fréquemment les racines à l’eau claire avant de fertiliser les orchidées. Cela permet d’évacuer l’excès de sel engendré par les engrais.

Autre conseil : éviter la fertilisation après un rempotage.

8. Rempotage

Le rempotage est la première chose à faire immédiatement après l’achat d’une orchidée. Il est en effet possible que certaines racines soient cassées voire déjà mortes. Les laisser telles quelles pourrait entraîner le pourrissement de l’ensemble du système racinaire.

En temps normal, le rempotage des orchidées s’effectue en général tous les deux ans ou chaque année pour certaines variétés. Surveillez le milieu de culture et procédez au rempotage si vous constatez que des racines dépassent exagérément du pot.

Sachez également qu’une orchidée qui ne fleurit pas alors que toutes les conditions de floraison sont réunies a peut-être besoin d’être rempotée.

rempotage d'une orchidée
Le rempotage des orchidées se fait en moyenne tous les deux ans

Conditions de culture sous serre

Comme expliqué précédemment, la plupart des orchidées apprécient la chaleur combinée à une forte hygrométrie et beaucoup de lumière. S’il est aisé de leur offrir la température adéquate à l’intérieur de votre maison, pour bien des variétés cela peut s’avérer bien plus délicat, notamment en ce qui concerne l’humidité. Maintenir une humidité de 70% à l’intérieur d’une habitation entraînerait rapidement le développement de moisissures sur les murs…

Une serre de jardin est donc un outil précieux, quasi incontournable si vous souhaitez cultiver autre chose que des classiques Phalaenopsis. Cet espace de culture protégé permet de reproduire les conditions de croissance et l’environnement naturel des orchidées, en y contrôlant les différents paramètres de culture requis par ces belles : température, humidité, éclairage et ventilation.

1. La taille de la serre

Il est toujours préférable d’investir dans une serre assez grande dès le début. Bien qu’une petite serre soit meilleur marché – les cultures d’orchidées tendant vite à s’agrandir – vous pourriez vite regretter de ne pas avoir vu suffisamment grand.

D’autant que les nombreux accessoires nécessaires à la culture d’orchidées nécessitent de disposer de beaucoup d’espace.

2. L’importance de l’isolation

L’isolation de la serre est l’un des points sur lequel vous devrez être particulièrement vigilant. Les orchidées ayant horreur des courants d’air, a fortiori froids, votre serre doit être en bon état (lire notre article « comment réparer une serre de jardin »).

La serre de jardin doit donc impérativement bien isolée. Les serres tunnel équipées d’une bâche plastique ne sont pas les plus performantes en matière d’isolation. Optez plutôt pour une serre de type polycarbonate, équipée de parois alvéolaires à double couche voire triple couche, peut-être plus appropriée si vous résidez dans une zone particulièrement froide.

Vous pourrez encore renforcer cette isolation en investissant dans du papier bulle spécial serre. Il vous suffira de fixer ce dernier aux murs de votre serre en période hivernale.

3. L’orientation de la serre

Étant donnés les gros besoins en lumière des orchidées, l’emplacement de la serre et son orientation sont cruciaux. Positionnez toujours la serre dans l’endroit le plus dégagé du jardin, en l’éloignant des ombres projetées par les arbres et les murs. Privilégiez une orientation dans le sens Est-Ouest afin que les plantes bénéficient d’une exposition plein sud.

4. Accessoires de culture : un coût non négligeable

Certains accessoires pour serre sont indispensables à l’épanouissement des orchidées. C’est le cas d’un système de chauffage, indispensable en hiver. Des fenêtres à ouverture automatique pour serre permettront quant à elles de rafraîchir la serre même en votre absence. Un humidificateur voire un brumisateur peuvent également s’avérer indispensables pour maintenir une humidité importante, tout comme un ventilateur pour éviter le développement des moisissures.

Enfin, vos orchidées auront besoin d’un support autre que sur le sol pour se développer correctement. Selon les variétés d’orchidées, ce support pourra être un banc de culture (il en existe de toutes tailles), ou des suspensions que vous accrocherez au faîtage de la serre. Les Vandas sont une variété d’orchidée aux racines aériennes, qu’il est plus simple de suspendre.

La culture d’orchidées sous serre représente généralement un coût important, d’autant plus bien sûr si vous habitez une région froide. L’ensemble de ces coûts devra absolument être anticipé, sous peine d’être découragé par l’importance du budget nécessaire à la culture de vos orchidées. Sans compter l’échec que pourrait représenter la perte d’une orchidée que vous avez passé des heures à voir se développer.

Orchidées de serre froide

Température nocturne minimum : 8°C

Température diurne maximum : 25°C

orchidée du genre cymbidium
Cymbidium
orchidée du genre dendrobium
Dendrobium
orchidée du genre lycaste
Lycaste
orchidée du genre odontoglossum
Odontoglossum
orchidée du genre brassia
Brassia

Orchidées de serre tempérée

Température nocturne minimum : 13°C

Température diurne maximum : 30°C

orchidée du genre laelia
Laelia
orchidée du genre oncidium
Oncidium
orchidée du genre miltonia
Miltonia
orchidée du genre cattleya
Cattleya

Orchidées de serre chaude

Température nocturne minimum : 18°C

Température diurne maximum : 32°C

orchidée du genre phalaenopsis
Phalaenopsis
orchidée du genre vanda
Vanda
orchidée du genre angraecum
Angraecum

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Vos commentaires

2 commentaires

  1. Bonjour, vous dites en début d’article d’éviter la lumière directe du soleil sur les orchidées afin d’éviter les brûlures et ensuite de préférer une exposition plein sud de la serre… n’est-ce pas paradoxal ?

    Répondre
    • Bonjour Florian,
      Vous avez raison, nous avons omis certaines précisions.
      Bien qu’il faille orienter votre serre plein sud, il est en effet important d’ajouter un voile d’ombrage sur votre serre afin d’éviter d’exposer vos orchidées à la lumière directe du soleil.
      Vous pouvez également créer un palissage en suspendant des plantes retombantes ou en installant des plantes grimpantes devant vos orchidées. Celles-ci filtreront la lumière du soleil exactement comme dans la canopée, qui est le milieu de croissance de prédilection des orchidées dans leur milieu naturel.

      Répondre

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